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La Marseillaise : les paroles qui divisent (adresse aux élus de la république).

(envoyé par mail à chacun des députés du parlement)

Vous êtes un(e) élu(e) de la République, sans nul doute, sensible à ses emblèmes : le drapeau splendide, la ravissante Marianne, le bonnet phrygien symbole de l’affranchissement des esclaves, notre belle devise républicaine, le coq « gallus »dont le nom se confond avec les origines de notre pays et ses 2000 ans d’Histoire…

J’aime tous ces symboles, révolutionnaires ou non.
Un seul emblème divise encore et toujours les Français. Non par son air entraînant et connu dans le monde entier, mais par certaines paroles très ambiguës et sanglantes.
Depuis sa création et pour chaque génération, un nombre important d’artistes, d’écrivains, de savants, d’hommes et de femmes engagés dans la vie publique comme vous, d’humanistes, de simples citoyens… se sont divisés à propos des paroles de ce chant de guerre devenu « la Marseillaise ».
Tout récemment encore le ton était donné, la querelle envahissait les réseaux sociaux d’internet…

Peut-on poser enfin une réflexion sans déclencher des réactions passionnelles et agressives.
L’expression « qu’un sang impur abreuve nos sillons » s’est répandue partout en France en seulement quelques mois. Paroles excessives et injustifiées en cette fin d’avril 1792 car la guerre vient d’être déclarée par la France et nos troupes envahissent la Belgique : les farouches soldats étrangers entrèrent dans nos campagnes seulement le… 19 août ! Ils en repartiront quatre semaines plus tard après Valmy, n’ayant égorgé aucune femme ni enfant. Continuer la lecture

Pierre Ménager répond à l’historien Bernard Richard sur « le sang impur de la Marseillaise »

Dans son livre « Les emblèmes de la république » (page 217) l’historien Bernard Richard écrit : « la Marseillaise n’attaque pas les étrangers mais les seuls ennemis de la liberté, que ceux-ci soient des Français ou des étrangers ».
Voici une tournure de style brillante en apparence mais qui justifie de tous les crimes révolutionnaires. Robespierre disait exactement la même chose. Maintenant allez consulter sur internet la liste nominative des guillotinés sous la terreur révolutionnaire, vous découvrirez parfois le motif futile de leur mise à mort… ainsi ces carmélites de Compiègne, au motif qu’elles persistaient à célébrer la messe secrètement, furent guillotinées sur l’actuelle place de la nation à Paris le 17 juillet 1794 vers 19 heures ; ou près de Lille, ces deux jeunes sœurs de 17 et 20 ans qui jouaient du clavecin fenêtre ouverte par une belle journée ensoleillée et qui furent décrétées immédiatement d’arrestation puis guillotinées deux jours plus tard (on ne fait pas de la musique quand les Français viennent de perdre une bataille à coté d’ici leur a-t-il été signifié). Les enfants Vendéens ont payé un lourd tribu à la répression : étaient-ils « des ennemis de la Liberté » ? Pourtant la Marseillaise était le chant de leurs tortionnaires.
Non, « le sang impur » de la Marseillaise ne désignait pas dans son contexte originel « les seuls ennemis de la liberté » mais les émigrés français et les soldats de la coalition étrangère à qui la France avait déclarée la guerre le 20 avril 1792 : ce n’est pas la même chose !
(lire l’onglet « Histoire » de ce site)
Voici maintenant le mail (tel qu’il nous est parvenu) de l’historien Bernard Richard envoyé à ce blog (le 10 juin 2014), suivi de la réponse de Pierre Ménager.

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Ajuster les mots à nos valeurs

Après un échange un peu rugueux, Un internaute revient vers moi et s’interroge finalement quant à la nécessité d’adapter les mots aux valeurs portées par notre démocratie.
Je lui réponds :

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