2009 : Lettre aux députés du Parlement

Notre identité nationale est-elle figée ? Change-t-elle au fil du temps ? Les paroles de La Marseillaise évolueront-elles tôt ou tard ? Selon l’auteur du nouveau mail adressé individuellement à tous les députés du Parlement (conformément à la loi), ce n’est qu’une question de temps… en voici la copie.

(Nota : Le courrier ci-après a été précédé, en juillet 2009, d’un premier mail envoyé à chaque député du Parlement).

Paris, Novembre 2009

Madame, Monsieur,

Est-ce la référence à l’histoire, le vécu des hommes et des femmes de ce pays qui fondent l’identité nationale française, ou est-ce une part plus symbolique et reconnaissons le, un peu fantasmée qui désigne le chemin à suivre… En effet, il est souvent fait allusion aux origines gauloises de notre pays alors que quelques dizaines de mots français seulement, puisent aujourd’hui leur origine dans la langue de ces peuples.
Parmi tous les symboles relatifs à notre identité nationale, l’hymne « La Marseillaise » est certainement un des plus représentatifs et importants. Chaque mot, chaque allégorie, participent donc à notre inconscient collectif. Sans doute est-ce le poids de notre histoire qui nous empêche d’en revisiter le sens plutôt qu’un véritable attachement à des propos très éloignés des valeurs républicaines de notre époque.
Pourtant les arguments en faveur des paroles historiques sont compréhensibles : Guy Môquet les chantait, elles donnaient du courage parfois à ceux qui entraient dans les chambres à gaz ou à nos jeunes poilus de 14, de rouge et bleu vêtus, fauchés en vagues successives… Bref, on entend ici ou là que toucher à un seul mot de l’hymne c’est refaire l’histoire…
Mais c’est oublier l’exceptionnelle responsabilité de la France qui a placé les droits de l’homme au-dessus même des états. Voilà pourquoi de partout, d’autres voix se lèvent pour affirmer qu’il est temps d’en reconsidérer l’esprit sanguinaire, très compréhensible dans son contexte mais trop décalé aujourd’hui, pour nous représenter aux yeux du monde.

Avons-nous le droit, aujourd’hui, d’avoir envie d’évoluer sans renier pour autant nos aînés qui ont aimé, souffert et combattu avec ces paroles dans leur cœur ?
A-t-on le droit, nous aussi, d’essayer de glisser une nouvelle perle au diadème de Marianne ? (Le couplet des enfants n’est pas de Rouget de Lisle, qui s’en soucie aujourd’hui ?…)
A-t-on simplement le droit de proposer que les mots nous ressemblent davantage sans qu’il ne soit crié « aux armes », « à l’outrage », dès la première tentative ?…

Tôt ou tard, nous aurons rendez-vous avec cette question sur le méridien de notre histoire car notre identité est vivante et évolue chaque jour.
Même en connaissant la signification exacte des paroles de notre hymne, l’histoire récente du monde en altère le sens. Cela nous oblige en des efforts explicatifs en direction des enfants, comme des nouveaux immigrants et ne nous le cachons pas, pour beaucoup de français encore… Pourtant les paroles devraient se suffire à elles-mêmes.

De surcroît, inculquer un chant aussi violent et sanguinaire aux jeunes enfants, même entourés de réelles précautions pédagogiques, interroge nos responsabilités et notre projet éducatif collectif…
Je vous propose donc un autre couplet qui ne renie en rien l’Histoire car bâti en partie avec les mots de Rouget de Lisle. Il désigne nos valeurs républicaines, laïques, sociales et humanistes en conservant l’esprit combatif contre la tyrannie, qui demeure le fondement de notre hymne.
Merci de consacrer quelques instants à la visite du site à l’aide du lien ci-dessous.
Si cela vous touche, faites-le savoir autour de vous.

Vous êtes élus pour nous représenter mais rien n’interdit que vous nous aidiez à mûrir ou à mûrir vous-même avec nous.
Merci de me faire partager votre réaction ou vos réflexions…

Avec mes respectueuses salutations,

Pierre MENAGER

Pour ouvrir le lien avec le site, cliquez ici : « uneautremarseillaisepourlafrance »

Nota : Cette démarche ne s’est pas construite à l’ombre d’une idéologie ou d’un mouvement politique particulier. Des personnalités issues de sensibilités différentes y ont déjà répondu favorablement.