Merci Hubert Reeves : ajoutons d’autres paroles à la Marseillaise

De temps en temps des rayons de soleil percent les nuages et me réchauffent sur le chemin de cette longue marche. C’est tellement rare et ça fait du bien (voir l’onglet « Histoire » de ce site).
Je relaye volontiers cet article de Hubert Reeves paru dans « Le Point » (ci-dessous avec un lien). Merci Hubert Reeves de nous permettre de rêver à un autre monde, plus humaniste, la tête dans les étoiles.
Merci d’offrir votre immense charisme, comme un bouclier, à ceux qui font progresser la part de l’humain dans l’homme. Au lendemain de cette journée historique, vous n’étiez pas obligé de vous engager sur les paroles de la Marseillaise. Votre courage égale votre sagesse.
Merci.

Sous un angle très différent, Dany Cohn-Bendit vient de remettre de son coté, les choses en place à propos de l’utilisation de la Marseillaise pour rendre hommage à ses amis de Charlie-Hebdo assassinés.
Les Français, indépendamment de leurs convictions politiques, ont réagi sous le coup de l’émotion. Le gouvernement a surfé adroitement sur cette situation.

Il est temps maintenant de poser une réflexion sur le sens des mots que nous utilisons pour combattre la barbarie et honorer nos morts (voir l’onglet « Histoire » de ce site).
(Pierre Ménager)

Notes qui tombent de la partition-cul de lampe 2014

Par Hubert Reeves :
« La spontanéité et la vigueur de la réaction, en France et sur toute la planète, font chaud au coeur. Car, à l’étranger aussi, des hommes et des femmes ont déclaré qu’ils étaient « Charlie ». Elles ont montré, magnifiquement, l’attachement que nos frères humains ont pour la liberté d’expression, indissociable des droits de l’homme.
« Pourvu que ça dure », est-on tenté de souhaiter. Mercredi 7 janvier 2015, en réaction aux crimes des terroristes de Daesh, place de la République – lieu choisi avec grande pertinence -, une foule s’est assemblée, chantant avec ferveur la Marseillaise. La contradiction flagrante entre les sentiments humanistes qui les animaient et le contenu de certaines des paroles chantées mérite d’être signalée.

Les manifestants voulaient témoigner leur opposition déterminée à ceux qui venaient de violer, de la façon la plus outrageuse, une des acquisitions de la Révolution française : les droits de l’homme et, en particulier la liberté d’expression. Le sens de certaines paroles prononcées est profondément contraire aux sentiments exprimés. En cause : « qu’un sang impur abreuve nos sillons ».
Le concept de « sang impur » est à bannir
Ce qualificatif « impur », quel qu’en ait été le sens lors de l’écriture de la Marseillaise, n’est plus acceptable aux enfants de France et du monde. Et si la Marseillaise fut un chant patriotique qui eut sa justification, ne plus verser le sang est un sublime idéal à promouvoir. Cette situation n’est pas nouvelle. Des souhaits et propositions pour modifier les paroles belliqueuses de la Marseillaise se sont fait entendre irrégulièrement au cours du temps. De Jaurès à Théodore Monod, Georges Brassens, Boris Vian, et dernièrement Lambert Wilson, de nobles suggestions ont été faites dans ce sens. Mais sans résultat.

Peut-on espérer que les événements récents mettent en évidence ce hiatus entre les sentiments exprimés par des humains se reconnaissant dans les valeurs d’une démocratie moderne et les paroles de la Marseillaise. Une belle occasion s’offre ici d’effacer ces mots d’un autre âge. Ils sont indignes de ceux qui ont magnifiquement montré leur attachement aux droits de l’homme, de tous les hommes. Le concept de « sang impur » est à bannir. Comme celui d’en abreuver la terre… »Les couples marchant & chantant Dessin Franç.

(lien vers « Le Point »http://mobile.lepoint.fr/invites-du-point/hubert-reeves/reeves-quand-la-marseillaise-n-est-pas-adaptee-12-01-2015-1895679_1914.php )

(lien vers la vidéo de Daniel Cohn-Bendit (si vous arrivez à supporter la pub.) :
Le Passage est à 5 minutes & 40 secondes sur la vidéo des « inrocks ».
«Ceux qui chantent la Marseillaise pour Charlie Hebdo, ils ont rien compris. Parce que Charlie Hebdo, « qu’un sang impur abreuve nos sillons », Cabu il aurait été : « Mais qu’est-ce que c’est que ces cons-là ? Pourquoi ils me dérangent là ? Je leur ai rien fait, moi »